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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 09:44

Motion d'étape sur les élections régionales adoptée par le CPN des 19 et 20 septembre

 

Précision : cette motion votée par le CPN ne fige pas l'orientation du NPA pour les régionales. C'est une motion d'étape, un cadre fixant les pistes d'orientation à la fois pour alimenter le débat interne et pour mandater les directions du NPA, à l'échelle nationale et locale, pour explorer les possibilités d'un accord unitaire. Le débat se poursuit au sein des comités. Les modalités précises de la consultation interne de novembre seront précisées par le prochain CPN des 7 et 8 novembre conformément à nos statuts.

 

1) Les prochaines élections régionales s'inscriront dans l'offensive politique et sociale  du gouvernement et des classes dominantes contre les classes populaires qui s'intensifie avec la crise. Sarkozy veut en faire une revanche par rapport à celles de 2004, affaiblir encore plus une opposition parlementaire largement discréditée et ouvrir la porte à de nouvelles attaques contre le monde du travail. Son ouverture à la droite souverainiste flétrit encore plus les ralliés de gauche, réaffirme la prétendue « victoire idéologique » de la droite, étayée par les dérives libérales du PS et des Verts, et accrédite l'idée qu'il n'y a pas d'autre politique possible que la défense de l'ordre capitaliste fut-ce au prix de profondes  régressions sociales.

 

 2) Ce contexte est cependant marqué par des résistances populaires, d'abord contre les licenciements mais aussi les violences policières ou encore la dégradation de l'environnement... Cette période - incluant les élections - nécessite de redonner confiance au monde du travail, dans ses propres forces et dans l'objectif d'une lutte d'ensemble. Ceci implique de travailler au regroupement de ceux qui ne se soumettent pas au capitalisme, défendre un programme d'urgence afin de faire payer leurs crises aux classes dirigeantes dans la perspective d'une confrontation générale avec le patronat et le pouvoir.

Dans la continuité de la motion votée au congrès de fondation englobant européennes et régionales, nous proposons à toutes les forces antilibérales et anticapitalistes (PCF, PG, LO, Alternatifs, Fédération, Mouvement des objecteurs de croissance, militantes et militants du mouvement social et des quartiers populaires) de porter ensemble les exigences issues des luttes et des courants d'opinions populaires qui ne veulent pas payer la crise.

Les élections et les luttes sociales ou écologiques sont deux aspects d'une même bataille où nous visons à renforcer l'adhésion aux perspectives anticapitalistes et à permettre leur expression.

Face au déplacement à droite d'un nombre substantiel de forces de la gauche traditionnelle et le projet de mise en place d'une force de centre gauche, nous voulons convaincre qu'une autre voie est possible, correspondant à l'aspiration de la population à l'unité et à la convergence des luttes. Nous devons construire une gauche combative indépendante du PS.

 

3/ C'est dans cette perspective que nous entendons poursuivre publiquement les discussions avec les forces antilibérales et anticapitalistes en vue d'un accord unitaire dans le cadre suivant :.

            a) Un accord national sur une plateforme de soutien aux luttes des salariés et des opprimés et des exigences sociales et écologiques favorisant des formes de lutte unitaire, autogérées et démocratiques, impliquant dans l'activité et les prises de décision, l'ensemble des acteurs et actrices de ces luttes.  C'est ce dont nos élus seront les relais et porte paroles autour d’un programme de mesures d’urgence contre l’offensive patronale, en opposition déterminée à la politique gouvernementale et à l’extrême droite, dans l’indépendance vis-à-vis du PS et du parti des Verts. impliquant le refus de toute majorité de gestion et par conséquent de participation à tout executif de région avec eux. Ce programme est un plan de rupture avec les politiques libérales et le capitalisme loin des illusions qui prétendraient le rendre plus « humain » et le « repeindre en vert ».

            b) dans ce cadre général, un accord sur une plateforme de mesures sociales et écologiques adaptées aux prérogatives des conseils régionaux : sur l'éducation, la formation, les transports, les services publics, sur l'emploi, l'environnement, le logement, l'agriculture, la culture... avec pour point d'orgue la mobilisation des fonds publics au service des intérêts généraux de la population et donc le refus de toute subvention aux intérêts privés et patronaux. Un programme qui tranche avec les déclinaisons locales des politiques d'adaptation au capitalisme menées par des majorités d'union de la gauche sortante, un programme prenant appui sur l'organisation et la mobilisation des classes populaires pour qu'elles se donnent les moyens de contrôler et décider.

La question du deuxième tour n'est pas la discussion prioritaire. C'est une question tactique qui dépend des rapports de forces, notamment des résultats du premier tour. Notre objectif est d'impulser la plus large dynamique pour battre la droite et infliger une défaite Sarkozy  et elle dépend d'abord du premier tour.

 

Il convient cependant de définir avec nos partenaires la façon dont nous abordons cette question :

 

            - Favorables à la proportionnelle, nous considérons que nos électeurs doivent être représentés. Cela implique de mettre devant leurs responsabilités le PS et les verts pour qu'un accord technique pour une fusion démocratique puisse être conclu entre les deux tours.

Il ne saurait en aucun cas être constitué sur la base d'un accord programmatique de gestion des régions avec ces partis d'abord parce que les bases politiques n'existent pas comme le montre le bilan des équipes d'union de la gauche sortantes, ensuite parce que nous ne voulons pas que nos élus perdent leur liberté de vote et de parole au sein du conseil régional. Cela exclut toute alliance avec le Modem qui est un parti de droite.

            - Si le PS et les Verts s'allient avec le Modem ou s'ils refusent la fusion, et dans les cas où nos listes unitaires réaliseraient plus de 10% des suffrages, elles se maintiendront au second tour.

            - Dans les autres cas, les listes adopteront la position la mieux adaptée à la situation locale : appel à battre la droite, appel à l'abstention, absence de consigne de vote... 

4/ Des maintenant, le NPA propose que des débats publics soient coorganisés au niveau local entre les organisations et partis concernés pour permettre à chacune et chacun de s'emparer des débats de fond, en lien avec les mobilisations.

Nous militons pour un accord démocratique qui laisse la liberté à chacune des composantes de      défendre ses propres orientations dans le cadre du soutien aux listes unitaires, en toute solidarité et dans le cadre d'une campagne de terrain.

Cette accord ne peut et ne doit pas se contenter d'accords électoraux de sommet, sans matérialisation au niveau local. Le NPA propose que se constituent des comités unitaires locaux, une fois acté l'accord politique national.

L'unité pour créer une réelle dynamique doit être démocratique à l'image de l'expérience commune encore présente dans les consciences de la bataille de 2005 pour le Non au TCE. C'est bien au même regroupement, élargi à Lutte ouvrière, que nous souhaitons aboutir autour du Non à la politique libérale de la droite et du patronat.

5/ Si notre démarche unitaire échoue, le NPA se présentera dans une démarche d'ouverture, à toutes celles et tous ceux, militants associatifs, syndicaux, politiques qui se reconnaissent dans l'orientation que nous défendons.

6/ Sans attendre, des coordinations régionales des comités du NPA se mettent en place avec pour tâche : l'élaboration du plan de campagne, la désignation des candidats du NPA. Le CE, en lien avec le CPN au plan national, a pour mandat d'appliquer  l'orientation générale votée dans les discussions avec nos partenaires sans engager le NPA avant le vote des militantes et des militants.

 Il reviendra aux coordinations régionales, en lien avec CPN, de mener publiquement le débat sur cette orientation et de mettre en oeuvre les décisions et les accords si notre démarche aboutit. Une commission du CPN aura pour tâche de rédiger une brochure pour les élections régionales (en lien avec la commission des élus), de proposer une plate forme pour les discussions.

Sur la base des  discussions avec les diverses composantes de la gauche antilibérale et anticapitaliste, le CPN des 7 et 8 novembre proposera aux militantes et militants de décider du choix définitif de notre orientation.

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